Par la louange, la musique à toujours accompagné l'expression de la foi biblique. Cela se reflète dans la richesse de formes et styles de la musique chrétienne. Le negro spiritual et le gospel en sont des exemples.
De la musique dans la peau
Ce type de musique vocale et sacrée est né chez les esclaves noirs des États-Unis au 17e siècle . Le negro spiritual est à l'origine du mouvement gospel. L'un comme l'autre sont fondés et tirent leur racines dans les histoires bibliques . Ce sont aujourd'hui des styles de musique mais ils ont été porteurs de foi et d'espoir dans le contexte de l'esclavage . Ils servaient également d'enseignement et de moyens de mémorisation de la Bible dans ce temps où les esclaves n'avaient pas accès à l'instruction.
Le negro spiritual
L'histoire du negro spiritual débute avec la déportation de douze à quinze millions d'Africains par le Vieux Continent — Portugal, Espagne, Hollande, Grande-Bretagne, France, Italie, Suède et Danemark — pour le commerce. Un véritable négoce s'établit. L'esclavage en Amérique a plusieurs visages en fonction du lieu géographique. En effet, en Amérique du Nord, l'esclavage est plutôt graduel. Au 17e siècle, le statut de serviteur temporaire de l'esclave passe à un statut d'esclave à vie.
Pour rythmer le travail pénible dans les champs — interdiction de parler —, les esclaves noirs pratiquent les Work Songs — chants de travail. Il s'agit de chants simples sans accompagnement avec des phrases courtes et directes ainsi que des répons.
Forcés d'assister aux offices religieux de leurs maîtres, petit à petit les esclaves noirs accèdent à la foi et se l'approprient. Ils s'identifient aux Hébreux captifs en Egypte. C’est une des raisons pour lesquelles on retrouve des thèmes et personnages de l’Ancien Testament . La libération du peuple d’Israël est vécue de manière concrète, la terre promise est, pour les Noirs opprimés, le Canada où l’esclavage n’est pas autorisé. Les chants negro-spiritual présentent une parenté mélodique et rythmique avec les chants d’Afrique occidentale.
La diffusion des Negro spiritual et leur reconnaissance universelle seront grandement facilitées, au lendemain de la Guerre Civile (1861/1865), par la fondation des premiers établissements universitaires noirs tels que Hampton en Virginie, ou de Fisk à Nashville dans le Tennessee. Des ensembles vocaux se forment et seront les premiers à ‘exporter’ ces chants à travers le monde.
Le gospel
C'est un chant religieux chrétien qui prend la suite des negro spirituals. Il s'est développé en même temps que le jazz et le blues primitifs. Les artistes modernes de gospel ont aussi intégré des élements de soul music.
Il se développe d'abord chez les afro-américains et les blancs du sud, avant de conquérir le reste de l'Amérique et du monde.
Le mot Gospel signifie « Évangile » : littéralement good spelle, c'est-à-dire « bonne parole », « bonne nouvelle ». Les Gospel Hymns sont une première étape vers les Gospel Songs de 1930. Ce sont des hymnes traditionnels et des mélodies en vogue. C'est un courant, une mutation des chants rituels protestants blancs. Depuis les années 1870, les instruments sont de plus en plus présents aux offices : orgue, harmonium, instruments à cordes, claquements des mains et mouvements du corps.
Le Gospel est incontestablement une révolte musicale contre une Amérique raciste. C'est une expression de la souffrance des noirs récemment émancipés, mais encore sous l'hégémonie ségrégationniste blanche, particulièrement dans les États du Sud ; d'où une très forte migration vers les grandes villes du Nord (Chicago, Detroit, New York). Ces populations ne s'engagent pas politiquement même si elles restent fidèles au parti républicain, à Lincoln, leur libérateur.
Le Gospel fait intervenir plus d'instruments, mais fait aussi plus souvent référence à Jésus-Christ et aux apôtres, c’est-à-dire aux Evangiles et au Nouveau Testament , contrairement aux Negro spiritual qui évoquaient plutôt des personnages de l'Ancien Testament ("Joshua fit the Battle of Jerico" ; "Go down Moses"), etc.
Au cours du 20ème siècle, gospel et negro-spiritual donnent naissance au Blues, Rythm and Blues et à la Soul.
De nos jours, cette musique parcourt le monde en apportant son énergie et sa joie, mais aussi son contenu biblique souvent méconnu.
Amazing Grace
Amazing grace, how sweet the sound, That saved a wretch like me; I once was lost but now I am found, Was blind, but now, I see. |
'Twas grace that taught my heart to fear, And grace, my fears relieved. How precious did that grace appear The hour I first believed. |
Through many dangers, toils and snares I have already become. Twice grace that brought me safe thus far, And grace will lead us home. |
The Lord has promised good to me; His word my hope secures. He will my shield and portion be; As long as life endures. |
Yea, when this flesh and heart shall fail, And mortal life shall cease, I shall possess, within the veil, A life of joy and peace. |
The earth shall soon dissolve like snow, The sun forbear to shine; But God, Who called me here below, Will be forever mine. |
Histoire de ce chant
Amazing Grace (La Grâce du Ciel en français) est l'un des chants protestants les plus connus en Grande-Bretagne, en Irlande et aux États-Unis. Les paroles furent écrites par John Newton, probablement en 1760 ou 1761, et publiées par Newton et William Cowper en 1779, dans la collection des Olney Hymns.
John Newton (1725-1807) était le capitaine d'un navire négrier. Le 10 mai 1748, sur le chemin du retour, au cours d'une tempête, il a connu une "grande délivrance". Dans son journal il a écrit que le bateau risquait de couler. Après avoir survécu à cette tempête, il devint pasteur et renonça au trafic d'esclaves, au point de devenir militant de la cause abolitionniste.
La mélodie de cette chanson n'a pas été composée par Newton, et les paroles ont d'abord été chantées sur de nombreuses autres mélodies avant d'être définitivement accolées à celle-ci. Cette mélodie est celle d'un très vieil air irlandais. Selon certaines sources, elle aurait plutôt été empruntée aux esclaves eux-mêmes.